Je vous rejette tous
Et je mets fin au dialogue
Je n'ai plus rien à dire
J'ai fait un autodafé
De mes dictionnaires et de mes effets,
J'ai fui la poésie antique
Et la rime en “r” du long poème de Farazdak,
J'ai émigré de ma voix
J'ai émigré des cités du sel amer
Et des poèmes de poterie peinte.
J'ai apporté mes arbres à votre désert
De désespoir les arbres se sont suicidés;
J'ai apporté ma pluie à votre sécheresse
La pluie s'est retenue de tomber ;
J'ai planté mes poèmes dans vos matrices
Ils se sont étouffés.
O matrice, porteuse de poussière et d'épines!