Je ne désire de l'amour que le commencement. Au dessus des places de ma Grenade
Les pigeons ravaudent le vêtement de ce jour
Dans les jarres, du vin à profusion pour la fête après nous
Dans les chansons, des fenêtres qui suffiront et suffiront
pour qu'explosent les fleurs du grenadier
Je laisse le sambac dans son vase. Je laisse mon petit coeur
Dans l'armoire de ma mère. Je laisse mon rêve riant dans l'eau
Je laisse l'aube dans le miel des figues. Je laisse mon jour et ma veille
Dans le passage vers la place de l'oranger où s'envolent les pigeons
Suis-je celui qui est descendu à tes pieds pour que montent les mots
Lune blanche dans le lait de tes nuits? Martèle l'air
Que je voie, bleue, le rue de la flûte. Martèle le soir
Que je voie comment entre toi et moi s'alanguit ce marbre.
Les fenêtres sont vides des jardins de ton châle. En un autre temps
Je savais nombre de choses de toi, et je cueillais le gardénia
A tes dix doigts. En un autre temps je possédais des perles
Autour de ton cou et un nom gravé sur une bague d'où jaillissait la nuit
Je ne désire de l'amour que le commencement. Les pigeons se sont envolés
Par-dessus le toit du ciel dernier. Ils se sont envolés et envolés.
Il restera après nous du vin à profusion dans les les jarres
Et quelque terre suffisante pour que nous nous retrouvions, et que la paix soit
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