jeudi 18 juin 2015

LE JARDINIER D’AMOUR

Vous marchiez sur le sentier du bord du ruisseau.
Et la cruche sur votre hanche était pleine.
Pourquoi, vivement, avez-vous tourné la tête et
M’avez-vous regardé à travers votre long voile flottant ?
Ce brillant regard échappé de la nuit vint vers moi,
Comme une brise qui après avoir fait frissonner l’eau
se perd dans les ombres du rivage.
Ce regard vint à moi comme l’oiseau du soir qui,
rapidement, vole à travers la chambre obscure, et d’une
fenêtre ouverte à l’autre s’en va dans la nuit.
Vous avez disparu comme une étoile
derrière les collines, et j’ai passé sur la route.
Mais pourquoi vous êtes-vous arrêtée un instant et
m’avez-vous regardé sous votre voile pendant que
vous marchiez sur le sentier du bord du ruisseau
avec sur la hanche votre cruche pleine ?