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Cette nuit, je sens contre mon corps endormi des frôlements d’ailes, des battements furtifs. Je dis : il y a des oiseaux dans mon lit. Des oiseaux ou des chauves-souris. Une voix répond : non, ce sont les âmes des morts du cimetière. Depuis des siècles, elles attendent par milliers derrière le mur.
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J’ai bien dormi, car mon malheur a dormi lui aussi. Sans doute a-t-il passé la nuit couché en boule sur la descente de lit. Je me suis réveillé avant lui, et j’ai eu quelques secondes de bonheur indicible. J’étais le premier homme ouvrant les yeux sur le premier matin. Puis mon malheur s’est réveillé à son tour, et aussitôt il s’est jeté sur moi et m’a mordu au foie