Si tu touches ce mot. Touche son épaule. Touche son dos. Il y a tant d’écorce sur chaque peau. Si tu choisis un mot. Choisis son souffle. Choisis son ventre d’argile et de sens. Il te faudra le porter dans le tissage de tes textes. Dans la texture subtile du poème qui voyage vers les hommes. Si tu choisis un silence. Pose-le sur la clé du coffre des mots. Il y a là un trésor. Il faut parfois attendre longtemps avant de toucher le diamant inutile de la passion d’écrire. Si tu meurs au bout du dernier mot. Tu vas renaître infiniment. Il ne faut pas te repentir de quoi que ce soit. Tu as choisi le chemin. C’était celui des mots qui passent et repassent dans la mémoire de l’autre. Et qui parfois disparaissent ou demeurent. On ne sait jamais. Si tu touches le mot amour. Eh bien qu’il te guide dans la quête du partage. Tu seras seul. Et puis aimé. Ne demande pas aux autres de répondre à toute l’incandescence de ta passion. Sois la cendre et l’humilité. Si tu touches un mot : tu touches à l’essentiel. Tu touches à sa peau.
© Patrick Chemin (2013)