L’émigration est un
saut dans le noir, moins profond, mais plus
amer (......)
Pour ceux qui l’ont traversée, entassés et debout sur des embarcations hasardeuses, la Méditerranée est une mer qui jette dedans. Au large, l’été, se croisent des radeaux et des voiliers, les destins les plus opposés. La grâce élégante, indifférente d’une voile déployée, et quelques passagers à bord, frôle la barque des empilés. Elle ne répond ni au salut ni à l’aide. La proue effilée ouvre les vagues en noisettes de beurre. De leur bateau, ils la regardent défiler sans parvenir à s’expliquer pourquoi, penchée sur un côté, elle ne verse pas, ne coule pas, comme ça leur arrive à eux. L’un d’entre eux sourit en voyant l’image de la fortune. Un autre espère trouver un endroit dans un monde semblable. Un autre désespère d’un monde semblable.
Pour ceux qui l’ont traversée, entassés et debout sur des embarcations hasardeuses, la Méditerranée est une mer qui jette dedans. Au large, l’été, se croisent des radeaux et des voiliers, les destins les plus opposés. La grâce élégante, indifférente d’une voile déployée, et quelques passagers à bord, frôle la barque des empilés. Elle ne répond ni au salut ni à l’aide. La proue effilée ouvre les vagues en noisettes de beurre. De leur bateau, ils la regardent défiler sans parvenir à s’expliquer pourquoi, penchée sur un côté, elle ne verse pas, ne coule pas, comme ça leur arrive à eux. L’un d’entre eux sourit en voyant l’image de la fortune. Un autre espère trouver un endroit dans un monde semblable. Un autre désespère d’un monde semblable.