Chaque femme est pour un homme, d’ici ou d’ailleurs, vêtue d’or et de puissance ou de poussier de charbon et de colère, celle qui règne sur l’empire de ses songes, le seul, le grand amour, celui qui rend les autres amours dérisoires, presque ridicules, la femme, avec F comme fée, comme fête, comme féerie, comme fantastique, comme fenaison, comme fumée, comme fantaisie, comme fureur, comme fantôme, comme frontière, comme fontaine, comme folie.
Chaque femme est le point vivant, mobile, unique et précis, vers où convergent tous les sentiments d’un homme, qui pour elle goberait les océans, boirait la ciguë, abreuverait les pierres ou les oiseaux de chaque goutte de son sang, contre un sourire, un regard, une parole pas forcément audible, un murmure, un geste, même inachevé.
Chaque femme est, a été ou sera cette brûlure à rien d’autre comparable, qui laisse d’invisibles et ineffaçables cicatrices sur l’âme d’un homme.
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Théâtre escorté d’ombre et de soleil, chaque femme est l’héroïne d’un chef-d’oeuvre qu’il suffirait d’écrire.