Je suis las d'avancer dit la grande voix du fleuve
Porteur de tant d'images de ce monde violenté
Je ne suis que reflets de visages disparus
Et que j'avais aimés
Je voudrais dit la voix du grand fleuve
Être mat comme le bois
Clos comme un portail
Ou n'être qu'un peu d'eau
Entre deux bancs de sable
Poursuivant sa paisible aventure vers la mer
Je suis las de tourner dit la vieille voix du monde
Porteur de tant d'images de ces vies tourmentées
André Chédid
Textes Pour un Poème