Dans notre isolement de glace, nous avions oublié les
haines misérables et stupides du monde. Elles s’étaient encore
enflées et raidies pendant ces trois années. Leur monstrueuse
imbécilité évoquait pour moi des chiens énormes enchaînés les
uns en face des autres, chacun tirant sur sa chaîne en râlant de
fureur et ne pensant qu’à la rompre pour aller égorger le chien
d’en face. Sans raison. Simplement parce que c’est un autre
chien. Ou, peut-être, parce qu’il en a peur...